J'ai le loisir fragile des heures à venir
Cette douce tolérance des lèvres muettes
Et l'étreinte sans ombre des matins solitaires
J'apprends le nom exact de toute chose
Et je lis les mots que j'aime
Aux heures que m'enlèvent les heures
Hier aujourd'hui demain
La certitude heureuse de la continuité
Suscite un jardin qui ne verra nul automne
Mon âme est celle qui naît fragile
Halo de brume aux source du vent
Près du lac pleur immense et lent
Et le vrai ciel est celui du reflet
Qui me regarde verra
( Villon est mort hier sur son rayon de bois
D'avoir ignoré la secrête destination
Des Dames du temps jadis)
Il a plu sous l'auvent de la cathédrale
Et des pèlerins sans ombre
Ont demandé l'aumône du soleil
La nuit est venue sur la Tour Magne
Et le fantôme de l'écho
A récité vêpres et complies
Avec un chapelet de grains de sable
Sur une plage oubliée loin dans les cieux
Je sais pourquoi
Un nom que l'on ne peut prononcer
N'est pas le Nom de l'Eternel
Claude Lopez-Ginisty: Oraga Haru
Photo: Livres qui attendent ( auteur)
1 commentaire:
Je ressens dans ce poème une sérénité d'acceptation qui s'égrène comme les grains de sable du chapelet. Et une douceur de pluie se mêle au halo de l'âme.
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