jeudi 31 juillet 2008

Nuit Bleue



Dans la nuit bleue
lèvres de rose
cœur de muguet
regard de violette
et sourire de lilas
elle passait près de moi

passait près de moi
lèvres de chagrin
cœur de soupir
regard de pleur
et sourire de frimas
elle ne me vit pas

ne me vit pas
lèvres de rose
cœur de muguet
regard de violette
et sourire de lilas
et j'en mourrai

en mourrai
lèvres de chagrin
cœur de soupir
regard de pleur
et sourire de frimas
dans la nuit bleue

Claude Lopez-Ginisty: Oraga Haru
Photo: Nuit bleue sur les Alpes ( auteur)

mercredi 30 juillet 2008

Oraison


Ce que je Te demande
Est du domaine du renoncement
Fais que je me souvienne toujours
De Celui que Tu fus
Crucifié au Silence du monde perdu

Que Tes dernières paroles
Sur la terre des vivants
Ne soient plus les premières
Que je prononce
Pour mettre une barrière 
Entre Dieu et moi

O ineffable jardinier de la Vie
Reçois l'offrande de mon poème
Et ma folie verbale
Comme des balbutiements 
Devant Ta trop grande beauté

Le soir est long
La nuit agonise
Le matin qui point
Achève les pensées éparses
Qui m'enferment dans le temps

Seigneur
Je veux dormir 
Dans le sommeil
Du soleil
Et renaître au jour
Dans la naissance de l'aurore
Dont le sang 
Est de l'or

Claude Lopez-Ginisty: Oraga Haru
Photo: Ermitage du Scex dans la falaise ( auteur)

 

samedi 26 juillet 2008

Solitude

Il n'y a personne ce soir près de moi
Pour assumer le calme doux et nu
De ce temps délesté de sa durée

Tout sommeille
S'est éveillé ailleurs
Dans l'autre dimension
Du regard intérieur

La tasse presque vide
Clame un minuscule étang de thé
Que mes lèvres ont touché
Comme la lune aux nuits claires
Effleure l'herbe
Et la fait frissonner

Mes livres sont alors
 Comme des tombeaux joyeux
Prêts à parler à mes yeux

Dis-moi Toi que j'aime
Quel est ce secret
Qui fait de la nuit une prière douce
Qu'exauce l'Eternité du silence 

Claude Lopez-Ginisty: La cloître du silence
Photo: Nuit chablaisienne ( auteur) 

vendredi 25 juillet 2008

Ce n'est rien

Ce n'est rien
une neige 
de douceur
et un vent de mort
qui ressemble 
à la vie

Je te dis
que ce n'est 
rien

Douleur
douceur

Et la nuit
qui s'évanouit
rien de plus

rien de plus

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste
Photo: Nocturne Chablaisien ( auteur)

jeudi 24 juillet 2008

Contrepoint


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Si je savais l'ombre des cathédrales
Le soleil des prairies de midi
Et la tiédeur des brumes vernales

Si je connaissais le prénom caché des silences
Commes rides au visage du temps
Et cette ferveur qui retient aux aurores

Si je ne vivais pas de cette main 
Que façonnent tous les poèmes
Et de cet Amour que dénoncent les heures

Si je devais n'être que vitrail
A empêcher le jour de s'épanouïr
Et la nuit de s'installer dans les âmes

Je mourrais d'une seconde mort
Sans le point d'acclamation final 
D'une croix de bois sur mon corps

Claude Lopez-Ginisty ( La Maison d'Améthyste)
Photo: Bleuets -à l'âme- ( auteur)

vendredi 11 juillet 2008

Vespres



C'est le soir et l'attente des vêpres

Tu restes calme et serein

Debout devant Dieu et le paysage...



Sous le porche dans le silence nu

Tu penses à la longue théorie

D'amis partis vers l'Autre Vie



En espérant l'écho du Ciel

Et l'office qui va lentement

Comme un arc-en-ciel de prières

Joindre solennellement

Les âmes et leur havre céleste



Il fait bon demeurer en Dieu

Claude Lopez-Ginisty: L'autre versant de la Vie
Photo: Porche de Tolleshunts Knights' Church à Maldon ( Angleterre)

jeudi 10 juillet 2008

Chanson de l'Aube


Aube

Soleil dans le ciel pur
L'oasis du désert
Le point gris de l'azur
Le sable au goût amer

La chanson de la brise
Le soupir de la vague
Et mon cœur qui se brise
Mon âme qui divague

Un pleur sur une rose
Un sourire lassé
Le souvenir morose
Qui retourne au passé

L'automne morne arrive
La lune bleue décline
Mon amour en dérive
Sur le regret s'incline

Et tes yeux d'améthyste
Au port de ma mémoire
prennent la couleur triste
De la plus sombre moire.

Claude Lopez-Ginisty: La maison d'Améthyste
Photo: Aube chablaisienne ( auteur)

Aurore

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Notre vil goût du néant
Vient de l'espoir sombre et laid
Que nous avons souvent
De n'être pas jugés

Car nous avons oublié 
Que toute larme sèche
Et que chaque nuit
Est toujours suivie
D'une aube ensoleillée

Claude Lopez-Ginisty ( Les Instants Eternels)
Photo: Aube-crépuscule sur le Chablais ( auteur)

mercredi 9 juillet 2008

Tempus fugit



Amis
Je me livre
Les rides
Me pagineront

Le Paysage file
Temps imagé
Emaillé de vies éparses

L'espace d'un éclair
Entre deux cils
La colline a fui

Le temps d'un soleil clair
Par-delà les nuées
Et je reste là
A l'or de l'automne
Sur des feuilles plaquées
Dorure prodigieuse
Qui annonce le trépas
De tous les paysages

Et la page vierge promise
De l'hiver

Le pays sage
File
Image du temps
Emaillé de vies inconsistantes
Qui errent sans but
Dans l'attente fiévreuse et vaine
Des matins nouveaux.

Claude Lopez Ginisty: La Maison d'Améthyste
Photo: Lutrin ( auteur)

mardi 8 juillet 2008

Miscellanées

ours

Dans la grange de l'antiquaire
Tout est dans un impeccable désordre
Des siècles de vie rivalisent de poussière
Et d'étrangeté

Comme nos vies sont mystérieuses
Lorsqu'elles s'accrochent aux souvenirs
Et que les autres viennent ironiquement
Nous rendre visite depuis un autre temps
Si futuriste
Que notre passé devient désuet
Charmant
Et triste

Ton cœur et ton âme
Sont aussi un étalage choisi de vieilles nippes
De photos jaunies
Et de livres anciens aux bords écornés
D'auteurs improblables
Que plus personne ne lit

Mais par une lucarne minuscule
Un rayon de soleil printanier
S'est posé sur un portrait de femme
Elle te regarde depuis longtemps
Mais elle ne te voit plus

Pourtant tu sais que dans la complicité
De cette lumière douce
Dans l'humble secret de ton admiration
Cette femme est là
Au cœur des siècles et maintenant

Car toute beauté survit
A l'outrage apparent des saisons enfuies
Et dans la grange de l'antiquaire
Tu fais provision de rêves et de fantaisie

Claude Lopez-Ginisty: ( La Maison d'Améthyste)
Photo: Magasin d'antiquités, Etat de N.Y./ USA /Collection de l'auteur

lundi 7 juillet 2008

Prisme

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I)
Je m'enseignerai l'évidence
Ce pas franchi
De l'espérance à la chute dans le réel

Les roses de mon jardin 
Ne se montrent pas plus humiliées de rosée
Dans leur fanaison moite

II)
Les livres que je lirai
M'apprendront la sérénité
Cette source invisible dans les choses

Les nuages de nos cieux 
Sont toujours amorphes
Notre seule fantaisie les modèle

III)
Mon jour et ma nuit resteront
Comme les rives extrêmes d'un lac
En attente d'une vague

Véronique s'approcha du Nazaréen
Pour essuyer Sa douleur
Et le linge qu'elle tenait
Prit l'empreinte de Dieu

Claude Lopez-Ginisty: Oraga Haru ( L'année de ma Vie)
Photos: Village Chablaisien la nuit ( auteur)

dimanche 6 juillet 2008

Autrefois




Autrefois il passait l'ombre
En cacherose
Pour définir la nouvelle texture 
Des sourires

Et s'il parlait d'amitié
L'âme y était 
Entière
Autant que désespérée

J'ai fait
Mes années d'apprentissage
Disait-il

J'ai défini
Toutes les morts

Claude Lopez-Ginisty: L'Antre Bleu des Lucioles( Paris 1977/ Epuisé) 
Photo: Jardin endormi de l'auteur

Bribes



I

Mon langage est celui du soir

Un soleil le fait mourir au matin

II

Ne te vante pas de ton amour

Mais rends grâce à celle qui le fit naître

III

Ce monde est celui des chansons

Derrière le silence se cache un écho

Que nous connaîtrons après la mort

IV

Ta volonté chantera dans mes actions

Alors seulement je serai tien

La pluie noie

L'averse fertilise

V

Laisse-moi penser

Lorsque je suis silencieux

Que c'est ton âme qui m'emplit de son message

VI

Ne condamne pas

Les mérites que tes frères

Ne partagent pas avec toi

L'humilité est l'âme dénudée

VII

Le soir écrase mon esprit solitaire

Sous un visage manquant

Il me reste la prière sûre

D'un sourire sous un prénom

VIII

Le moi tendit la main

J'étais le moi

Multiple dans la solitude de la foule

IX

La pensée vraie

Appartient à l''évidence

Comme l'âme

A l'amitié

X

Pas à pas

Entre un sanglot

Et une chanson

J'accorde ma vie

A la harpe céleste



Claude Lopez-Ginisty: Oraga Haru ( l'Année de ma Vie)

Photo: Village au pied de la colline ( auteur)

samedi 5 juillet 2008

Noapta ( Nuit)/ Chanson



Tous les manèges sont morts
Et les chevaux sont partis
Vers les étranges pays
Où le vieux soleil s'endort

La pendule a sonné
Douze coups dans le silence
Et tu regardes passer
Le sourire de l'enfance

Hier encor tu rêvais
Dans l'ombre des cathédrales
Aux plages bleues de galets
Où la mer meurt sans un râle

Un jour le passant sans pas
Oublié par l'écho
A sonné pour toi le glas
De la musique des mots

Passe étranger aux yeux gris
Au soleil de tous les temps
Tu ne verras que la nuit
Au regard vert du Printemps

Et il pleuvra tous les jours
Au long du fil noir des ans
Et de tes mortes amours
Restera l'ombre du vent

Claude Lopez-Ginisty: L'Antre Bleu des Lucioles ( Paris 1977/ Epuisé)
Photo: Composition personnelle

jeudi 3 juillet 2008

Fragments

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I

Chaque douleur s'abolit

Par une joie

Ma main déchirée par les ronces

Atteint enfin la rose

Que convoitait ma fantaisie


II

Crois-tu que tu peux apprendre au soleil

A briller en toutes saisons

Alors pourquoi voudrais-tu

Que le monde soit selon ton désir



III

Vis ta vie

Quoique modeste

Elle a son importance

Comme ce mince rayon de soleil

Qui fait jaillir les fleurs de l'hiver



IV

Il n'est qu'un mystère

Celui de vivre

Et tu ne peux te l'expliquer

Qu'en le vivant

Claude Lopez-Ginisty: ( Les Instants Eternels)
Photo: Aurore brumeuse du Chablais ( auteur)