jeudi 18 août 2011

Temps / の時間



Leurs âmes chantent
d'étranges pays inconnus
et leurs cœurs fredonnent
d'inoubliables mélodies

l'amour soupire
entre chaque note
et je me permets
d'y insérer ma vie
comme l'espoir léger
du soleil au matin

Les années se font courtes
à user le temps
dans des tâches inutiles


que tout me soit printemps
au front du ciel et de la terre
et je fleurirai
tous mes instants
d'un jardin magnifique
aux roses immarcescibles

Claude Lopez-Ginisty

dimanche 14 août 2011

Nuages/ 雲


Comme des rêves
fugitifs et lents
les nuages avec douceur
viennent ouater le ciel
de leur blanche respiration

comme mes pensées
ils s'effacent
à peine entrevus
et laissent perplexes

ces nuées d'azur
où coule cette albe neige
sont-ils le chœur du vent
ou bien l'âme des arbres
qui atteint enfin 
ce que leurs branches 
comme des mains squelettiques
caressaient sans espoir

mes pensées partent avec eux
oiseaux invisibles qui migrent
vers le monde pur 
des cimes ineffables

Claude Lopez-Ginisty

jeudi 11 août 2011

Pain/ ψωμί


Le sang des plantes folles
a rougi le champ de blé 
comme un couchant de soleil
ensanglante la mer

à perte de vie
cette moisson s'étend
et ondule lentement
sous la houle du vent
avec ce contrepoint rutilant

c'est le pain de la terre
qui blondira plus encore
dans le feu du four

et l'offrande sacrée
du Don Divin
en devenir

je crois
je sais

Claude Lopez-Ginisty

mercredi 10 août 2011

Danse



Dansant seul
sur une musique désuète
mêlant espérance et liesse
tu commenças à chanter

et ta voix soudain
évoqua
mille et un jours
de jeux juvéniles
de modestes fleurs des champs
et d'innocence sans précédent

quand cessa la musique
tu continuas à danser
et ce jour devint éternité

Claude Lopez-Ginisty


mardi 9 août 2011

Souvenir/ メモリ



les souvenirs sont 
à la fois morts et vifs
douce harmonie du passé et du présent
feuilles mortes vivifiées
sous la lumière brillante de la nostalgie

je suis revenu vers toi
mais tu étais absente
perdue dans d'étranges aventures
à des milliers de sourires
du chagrin qui me consumait

et quand enfin tu me parlas
je ne pouvais pas entendre tes paroles
car je n'étais plus capable
de traduire l'amour
en calme et paix

Claude Lopez-Ginisty

lundi 8 août 2011

Aube verte



Brûlant tes pensées
le soleil se leva
rayonnant à travers une brume
de raisonnements insensés
et d'idées à moitié conçues

le petit matin devint
presque désert
mirages et oasis
au sein de bruits inconnus

il revêtit le silence
de haillons d'ombres
et te laissa inconscient
de la beauté des fleurs
cachées dans leur âme verte

Claude Lopez-Ginisty

dimanche 7 août 2011

Regard/ リガード



Le paysage soudain
disparut
derrière mille pensées oiseuses
qui s'agglutinaient
devant un soleil minimal

elles tuèrent la lumière
dans la chaleur du jour

et tu partis
disparaissant lentement de leur esprit
refrain joyeux
évoquant tendrement
les nuits subtiles de l'enfance
où les ombres sont des monstres
et les étoiles
un million d'yeux
qui t'épient
et clignent dans tes rêves

Claude Lopez-Ginisty

samedi 6 août 2011

Illusion/ 錯覚



Ils pensent pouvoir tenir les instants
en s'agrippant aux possessions matérielles
mais la beauté s'évanouit
et les objets cassés sont jetés
avec leur âme de mémoire

nous ne sommes que des passants
des errants célestes
sur les chemins des paysages terrestres

ombres d'ombre
suivant dans le ciel
la course du jour

ne sachant pas toujours
si le soleil 
est au levant 
ou au couchant

Claude Lopez-Ginisty

vendredi 5 août 2011

Passé / 過去



C'est comme un vieux film
que tu regardes sans discontinuer
récitant ses dialogues
et imitant les héros depuis longtemps disparus
de ta jeunesse oubliée

les gens parlent
leurs paroles te mènent dans un passé lointain
où tout est sûr
et calme et accepté

mais tu sais que ces images
fixées comme des photographies
sur un papier glacé jauni
ne sont qu'illusion de l'éternité

tentative inutile
pour prétendre que les souvenirs
peuvent à jamais
être de chair et d'os

dans un monde fragile
comme une dépouille de cigale

Claude Lopez-Ginisty


jeudi 4 août 2011

Route/のルート



Une fois sur la route
tu semblais savoir
où te diriger

mille chansons
étaient sur tes lèvres
and tant de mélodies
s'immisçaient doucement
dans le silence brisé
de ta joie

comme si ton âme
était un instrument de musique
tu commenças à jouer
un concert de gestes enthousiastes

on ne peut détonner
lorsque le chef d'orchestre
est un vieux Maître dévoué

tu cheminas jusques à Lui

Claude Lopez-Ginisty

mardi 2 août 2011

الجزائر/Άγιον Όρος



J'ai perdu depuis longtemps
dans les méandres de mon âge
les routes arides
du Djebel Amour
et la Montagne Carrée de Tiaret 
la Lionne Berbère

au fond du cœur
entre l'enfance et la douleur
avec la joie du souvenir
et la douceur de la nostalgie
j'ai cheminé lentement 
vers des paysages nouveaux
ceux de Scandinavie
d'Albion et d'ailleurs

et j'ai trouvé ma Montagne 
en Hellade sur le Mont Athos
avec ses terribles escarpements 
ses monastères emplis de prières
jusques au sommet des coupoles
et ses anges de moines 
qui nichent dans l'oraison
comme des oiseaux dans les bois

et mon âme s'est réchauffée
dans la chaleur de l'Autre Soleil
celui du Jour sans déclin du Royaume

روحي في سلام
Mon âme est en paix

Claude Lopez-Ginisty


Crédit photo:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Athos

Lové dans l'Amour



L'amour vint lentement
sourire après sourire
baiser après baiser
mélange subtil
de tendresse et de consolation

puis en un sentiment rapide
de soupirs inattendus
ton cœur lui-même
commença à battre 
à un rythme nouveau

la musique surgit de nulle part
symphonie d'âmes amicales
se rassemblant dans ton esprit

Claude Lopez-Ginisty