lundi 20 septembre 2021

Les êtres sont cqmptables du vent et de La lune


[Fēng yǔ yuè]

月 

Fēng yǔ yuè


Quand le Ciel s'abaisse

Tout soudain pour rendre obvie

Notre peu d'importance


Nous sommes comme toile

Que l'araignée laisse au vent

Et nos pensées claires

Suivent le vent qui s'enfuit

Cousues aux nuages


Notre songe enfui

Nous chercherons vainement

Sa trace fugace


L'ombre se fait nuit

Et répète son echo

A l'œil mort de lune


Les êtres sont compatibles 

avec le vent

et  la lune


*

CLAUDE LOPEZ-GINIDTY








 

vendredi 10 septembre 2021

Chanson de mon silence




Ta voix, chanson de mon silence,
Susurrant lentement l'Amour 
 Embaume l'air en cadence
Tandis que se lève le jour

Belle inconnue venue des nues
Etoile descendue du ciel
Tout là haut astre superflu
Ici.bas décor essentiel

Avance lentement vers moi
Dans cet enchantement de rêve
Ensuite entraîne-moi vers toi
Bien loin de cette journée mièvre

Partons tous deux en mélodie
Et devenons l'ultime accord
Qui ouvre à une symphonie
Une porte loin de la mort

Claude Lopez-Ginisty

mardi 24 août 2021

Gérard DUC: Je voudrais savoir


Je voudrais savoir prier, non pas comme un qui dit : "Seigneur, je t'aime" et pense : "je suis digne d'être aimé puisque tu vois je t'aime ! "

Je voudrais savoir prier, non pas comme un qui dit : "Seigneur, fais descendre sur moi ta lumière ineffable" et pense : "je la mérite bien ! "

Je voudrais savoir prier simplement, et je ne sais pas.

Je voudrais savoir au moins prononcer les Mots sans le besoin des mots, voleurs de sens ; faire les gestes sûrs, pas les gestes utiles, voleurs d'espace ; et surtout penser juste, trouver d'autres pensées que ces pauvres pensées, voleuses de lumière.

Il faudrait que je sache prier sans le vouloir.

Que je sache prier sans savoir que je prie.

Car je sais au moins une chose : si la fleur rencontrait un jour la force de son parfum, elle perdrait à jamais, j'en suis sûr, le pouvoir d'embaumer.

Si l'alouette, suspendue à l'azur par le fil de sa note, en percevait soudain la finesse, elle n'aurait plus de chant assez pur pour la tenir au ciel dans son extase bleue.

Ô Dieu… Faut-il, pour Te trouver, être rempli de ce souffle qui fait monter la bulle que l'enfant jette au ciel ? Ou bien rester au sol dans l'attente assoiffée des épis de l'été ?

L'immobile ascension porte sa vanité et l'immobile attente ses découragements…

La fleur a ses couleurs et l'oiseau a son chant. Leur prière est offerte sans désir de retour. Et moi, reflet de Toi, je ne sais même pas quelle est la couleur juste de l'homme. Je ne sais même pas quel est le chant de l'homme.

Pourtant, au cœur de mon ignorance, bat une certitude, l'unique certitude : celle de Ta présence en moi.

A défaut de prière, je n'ai qu'Elle à t'offrir.

Et mon silence… 


Gérard DUC

Professeur de littérature française et de Yoga à Genève. Amoureux de l’Inde où il a rencontré Chandra Swami, il enseigne actuellement le Yoga dans le Valromey, en France.


Son blog: 


*



samedi 21 août 2021

Gérard DUC: Haïku



Le soleil décline

Les arbres sont immobiles

Où sont les oiseaux  

 

Un bourdonnement

La mouche s'en est allée

J'entends le silence 

 

Perles du rideau

L'abeille cherche à entrer

Les fleurs s'en balancent

 

Dire éternité

N'arrête pas pour autant

Le temps qui s'enfuit

 

Début du silence

Après la dernière note

La chute du temps

 

Bouclée la valise

Le bonheur s'est envolé

Loin à tire d'elle


Gérard DUC

Gérard Duc
Professeur de littérature française et de Yoga à Genève. Amoureux de l’Inde où il a rencontré Chandra Swami, il enseigne actuellement le Yoga dans le Valromey, en France.

Son blog: 

blogduduc.blogspot.fr

*

* Crédit image *

lundi 16 août 2021

Poème de Rabindranath Tagore: S'ils ne répondent pas à ton appel...

Rabindranath Tagore


S'ils ne répondent pas à ton appel, 

marche tout seul,

S'ils ont peur et se recroquevillent 

en silence face au mur,

Ô toi, le malchanceux,

ouvre ton esprit et parle seul.

S'ils se détournent et t'abandonnent 

en traversant le désert,

Ô toi, le malchanceux,

piétine les épines sous ton pied,

et voyage seul 

le long de la piste tachée de sang.

S'ils ne maintiennent pas la lumière 

quand la nuit est troublée par la tempête,

Ô toi qui n'as pas de chance,

avec la flamme du tonnerre de la douleur 

enflamme ton propre coeur

et laisse-le brûler seul.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Miracles happen

*

Poème chanté par Shreya Goshal