lundi 29 septembre 2008

Songe


L'étang imite le ciel
Et emprisonne fluidement le paysage
Dans son miroir placide

L
a forêt s'avance
Au rythme solaire du printemps
Et la jeune fille 
Cueille une goutte de rosée
Au bord de mon regard

La nuit 
Devient une aube intérieure
Et toutes les âmes
Sont amicales

Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Tableau: Isaac Ilitch Levitan/ Весна. Большая вода

vendredi 26 septembre 2008

Rencontre éternelle


Icone de la Sainte-Face de Simon Ushakov 1677 Galerie Tretyakov Moscou

Je L’ai rencontré

La sente estivale grésille sous mes pas :
J’ai avec Toi
l’accord tacite de la Beauté des roses

Tu reviendras demain

Sur mes lèvres et dans ma voix
J’accepte soudain de prononcer Ton Nom
pour que ma vie soit éternelle

Tu reviendras demain

Tu as glissé dans ma vie
le frisson léger et pur
de la Sainte Joie

Demain Tu reviendras

Tu as pris la dernière ténèbre
pour faire que ma nuit
ignore l’obscurité

Demain Tu reviendras

J’ai déjoué tous les mystères
de mes nuits sans sommeil

Demain

J’ai compris le sens caché
de ces quatre Livres

Tu reviendras

Je n’ai plus d’ombre
sous mes pas

Tu reviendras

Cœur
Demain

Ame
Demain

Esprit
Tu reviendras demain
et tous les autres jours de ma vie
avec tous les rêves inachevés
simplement parce que je T’ai enfin trouvé

Claude Lopez-Ginisty: L'Autre versant de la Vie
Mandylion russe

mardi 23 septembre 2008

Rêverie



Comme un albe étalon chevauchant 
Dans la nuit bleue 
Le long d'une plage solitaire
Où la houle murmure
Son gémissement sourd
A la lune immense sur l'horizon
Mon rêve avance dans les ténèbres claires

Je possède enfin
La légèreté de l'écume
Avec la force tendre de la brise marine

Je suis le paysage tout entier
Pèlerin dévoilé sous l'œil cyclopéen
Lumineux de toutes les étoiles
Et sûr de la beauté ineffable du monde

Je n'ai plus de larmes ni de soupirs
La douceur du temps se veut éternelle
Et tout mouvement est vol
Qui me fait voyager immobile
Au sein de l'évidence

Je n'attends que la vie entière et nue
Aux sources de l'indicible beauté
Et je chevauche mon rêve
Comme un albe étalon dans la douceur du sommeil

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste

lundi 22 septembre 2008

Paix




Le soleil carcellaire
Avec ses barreaux de lumière
Enferme le paysage 
Et le cancelle 
Dans un embrasement subtil

J'ai vécu toutes les aurores
Aux yeux de mes amours
J'ai défini au regard du temps
Les marges du nonchaloir
Et l'éternité de l'attente

Dans ce matin seul de septembre
Mains ouvertes sur l'inconnu
Je suis absent à jamais de la nuit
J'avance dans l'espérance
Et la conscience pure du Royaume

Dans mon cœur apaisé s'épanouit
Le secret éblouissant des rêveurs de lune
Une tendresse bleue
Sertie dans l'attente songeuse 
De Ta venue

Claude Lopez-Ginisty: L'autre versant de la vie
Tableau: Isaac Ilitch Levitan/ Au dessus de la paix éternelle

dimanche 21 septembre 2008

Attente




Je suis la chanson sans musique
L'arpège immobile
D'une main perdue sans la tienne

J'ai la conscience nette et froide
De la nudité de mon être
Et je ne sommeille pas

Je suis le paysage sans lumière
A la lisière du chagrin
Dans le chœur douloureux du souvenir

J'ai les yeux ouverts à l'intérieur
Je psalmodie sur un ton mineur
Et je ne rêve plus

Tu es l'aube et le crépuscule de ma vie
Le secret oublié des prophéties d'Amour

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste
Tableau: Isaac Ilitch Levitan/ Le monastère silencieux

samedi 20 septembre 2008

Toi








"Sweet, above thought, I love thee" 
William Shakespeare (Troilus & Crecida)

Au delà de toute pensée
Dans l'ombre verte des divans
et la couleur ciel du ruisseau

Dans l'orbe de l'étang où nage la lune
Et sur l'odyssée rouge du soir
Au sein des neiges d'un pays de lumière

Au creux d'une symphonie oubliée
Il y a tant de siècles par l'écho

Au regard de tous les yeux levés vers le soleil
Et vers cette pureté de lys de l'aube

Je suis présent vers Toi 
Comme la dernière étoile dans le jour

Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Tableau: Paysage de Levitan

vendredi 19 septembre 2008

Nuit grise





La ville dort
Dans son linceul de nuit et de brouillard
Que grignottent les étoiles avec solennité
Je n'entends même plus le cœur mécanique
De la cathédrale qui égrène les heures

Passe la solitude
Comme une vieille amie
Qu'autrefois j'aimais
Que je déteste à présent
Car ton seul prénom ne peut la conjurer

Je t'aime
Dans ce repli de mon être
Qui songe à toi
Avant de sombrer comme un voilier fou
Dans la grande tourmente fluide
D'une nuit sans rêves

L'amour procède lentement vers le Ciel
Comme ces grands champs de blés blonds
Auquels je songe désolé
Dans les neiges de décembre

Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Peinture: Van Gogh

jeudi 18 septembre 2008

Page


ecole cahiers cahiers 2 gif

Je cherchais la feuille idéale
Pour écrire ce lièvre bleu
Dans l'éclat gris de la nuit

Tout traverse mon esprit
Et l'orage des mots
Ne sera pas endigué
Par la moiteur de l'arc-en-ciel

O l'équidistance de terre et lune
Ce mouvement jeune et vif
De l'arbre endormi dans les nuages
Qui sursaute sous la bise

Je sais que le cadavre de ma vie est là
Et pour chanter
Je creuse à pleins regards
Le reflet blafard de mes yeux
Dans un miroir froid comme la glace

Je deviens le seul à pouvoir pleurer
Le chagrin de cette nuit

Le seul

Claude Lopez-Ginisty: Oraga Haru
Gif:  http://www.icone-gif.com/

mercredi 17 septembre 2008

Un chemin dans la neige


        
U
n chemin dans la neige
Et nulle trace de pas
L'ombre s'est faite fantôme
Et le soleil éclat

C'est un rêve de présence
Avec ce que cela comporte de douleur
La nuit
La nuit blanche de la page vierge

Et sous l'albe gangue des mots
Tous ces murmures de marbres cachés
Qui voyagent dans le souvenir
Et fondent dans la terre avec les morts aimés

C'est un paysage absolu
Pays sage aux dimensions de l'âme
Avec la mort
La mort absurde et lente de l'ennui
Mais aussi la résurrection flamboyante
D'une floraison de printemps

Je dis le paysage que voient les yeux
Mais je parle des lieux bénis
Du cœur qui se souvient tendrement
Et qui sait que la belle éternité
Est au fond des instants passagers

Claude Lopez-Ginisty: L'autre versant de la Vie
Tableau: L'hiver de Broquet Espérance Léon

lundi 15 septembre 2008

Comparaison


Gif meteo neige (2)

La passion et la tendresse
Sont comme la grêle et la neige

L'amitié et l'amour
Comme le vent et la tempête

Le silence et le bruit
Comme le parfum et les épines

Mais l'Amour 
De Celui Qui les créa tous et toutes
Est à l'image des aurores et des crépuscules
Qui mettent dans leur écrins
Toute la beauté du monde des vivants


Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Gif:  http://www.quigif.com/

dimanche 14 septembre 2008

Sapience


gif château
Par la spéculation intellectuelle
Tu prétends enfermer
Le vent dans un coquillage
Et tu es surpris
De l'entendre encore chanter
Dans le paysage des autres

Ta suffisance est vaine
Comme les efforts blonds des dunes
Pour imiter les vagues de l'océan

Aux nuits de vague à l'âme 
Tu construis des châteaux de brume
Avec des pierres de lune
Et tu t'étonnes qu'ils disparaissent
Au point du jour
Brûlés par le soleil levant

Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Photo: auteur

samedi 13 septembre 2008

Quatre vents de l'Amitié


Sois l'ami de tous
Les arbres quels qu'ils soient
Tendent leurs bras
Aux quatre vents

Que tes paroles
Soient comme l'air
Qu'elles caressent mêmement
Les êtres et les choses
Sans froisser leur âme frêle.

Claude Lopez-Ginisty: Le livre de soleil et de sable
Photo: Villers, Belgique ( Auteur)

vendredi 12 septembre 2008

Amis


I
Les amis
Sont l'âme
Des passions durables
Et le cœur 
Des chagrins éphémères

Il y a toujours un arc-en-ciel
Une aube
Et un crépuscule
Mais le soleil revient
Après l'orage

II
Apprends l'amitié du ruisseau
Qui lave d'une même eau
Les galets
Les feuilles mortes
Et la poussière du chemin
Aux mains de l'homme

Apprends à chanter comme lui
Quand la vie coule en toi


Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Photo: Au détour d'une allée d'herbe ( auteur)

jeudi 11 septembre 2008

Grâce


Si tu crois que tout était écrit
Couche-toi dans la fosse
Et attends la seule chose
Que tu puisses espérer
D'une telle pensée

Chaque soleil se lève 
Sur un nouveau paysage 
Et la rose d'aujourd'hui
N'a plus le parfum d'hier

Le visage des jours
N'est jamais ce masque rigide
Que ton esprit las imagine

Le front du temps se ride et se lisse
Au gré des saisons
Qui sont toujours changeantes
Avec les petits matins clairs
Où toute vie commence
Et les belles nuits étoilées
Qui donnent espoir d'être sauvé

En pensant que ta limite
Est vérité
Tu dis que le flocon 
Est une avalanche

Mais sur la terre des vivants
Le Maître nous donna la liberté
Et Il est seul esclave
De Son Amour compatissant

Toutes les vies sont essentielles
Belles et uniques
Dans leur cheminent d'azur et de pluie
Mais elles deviendront inutiles
Froides et désespérées
Sans croiser le regard 
De Celui Qui est

Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Gif: http://www.icone-gif.com/

mercredi 10 septembre 2008

Tempus

09

Je dis que la musique 
Est un sentiment gris
Sans ta voix 
Pour la magnifier

Et mon cœur 
Une horloge vide
Sans le battement sûr
Des heures avec toi

Claude Lopez: La Maison d'Améthyste

mardi 9 septembre 2008

Liberté


C'est le livre blanc tourterelle
Où les plumes
Ne disent nulle cage
Parce que ton prénom
Est aussi celui de la liberté

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste

lundi 8 septembre 2008

Il suffirait


Il suffirait de tendre la main
Mais quelquefois le jour se dérobe

Et le soir est une vallée chrysanthème
A faner d'étranges songeries

Et la porte lilas de la nuit s'estompe
Sur un reflet de ténèbres 
Qui sont aussi celles de l'esprit

Il faudrait ne rêver qu'en dormant
Mais souvent les heures s'interrogent dans le silence

Et l'espace meurtri par le sanglot des pluies
Dévale en silence les replis du soleil

Et au cœur bat toujours cette espérance folle
Que la source va jaillir où surgissait hier
Les rêves surprenants du matin nouveau

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste
Photo: Ranft/ Helvétie ( auteur)

dimanche 7 septembre 2008

Kyrios


Il me faut Te dire que je T'aime
Pour que soudain
Chaque parole me soit un jardin 
Sans la jachère du soir
Et la brume du matin
Qui élève en mon âme 
Ce premier rayon du soleil
Comme une ligne de Vie

Car je T'aime
Toi Qui gardes 
Le monde des vivants
Et par Toi
J'ai tant de Lumière dans les yeux
Que j'espère un jour
Faire que Ta Présence 
Et mon humble vie
Soient une dans mon cœur

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste
Photo: Kanavka de la Toute Sainte à Diviyevo ( Russie)

samedi 6 septembre 2008

Clef


Dites que ma Folie 
Est fleur
Et laissez-moi
Cet Amour
Comme Clef du Ciel
De la Vie

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste
Illustration: Croix Irlandaise

vendredi 5 septembre 2008

A n'être que Toi


A n'être que Toi
J'ai perdu toute souvenance

Et lorsque je parle de mon amour
Il me semble vouloir un paysage

A n'être que Toi
Je vis avec la valse lente des saisons 

Et je deviens un gisant de chair
A rêver d'immobiles destins

A n'être que Toi
Je retrouve mes racines plantées au Ciel

Et si je me livre à Ta longanimité
Les jours deviennent alors naissances

A n'être que Toi
A naître enfin et à jamais
Dans Ton regard bienveillant
Je découvre que la Vie est inexhaustible

Claude Lopez-Ginisty: La Maison d'Améthyste
Illustration: Chrysalide Pascale Russe ( origine?)

jeudi 4 septembre 2008

Attente


Je T'aime 
Pour que le soleil 
Brille sur tout l'univers

Et j'attends de Toi
Cette exigence de clarté envers moi
Que m'assignent les jours
Au front ridé des années passées

Avec à l'âme calmement et sûrement
Le souvenir de la Vie 
A venir
Et la belle nostalgie 
De l'innocence
Perdue

Claude Lopez-Ginisty: Saisons & Sentiments
Vignette Russe ( origine oubliée ou inconnue)

mardi 2 septembre 2008

Accord


Le silence
Dans son simulacre de néant
Donne une plus juste perception des choses

Il replace à leurs justes valeurs
Les échos faussement révélateurs
Des mots sur nos consciences

Il ne suffit plus de dire pour croire
Il faut peut-être s'efforcer de jouer
Et si l'acte est mauvais
C'est que le théâtre ne fut jamais
Qu'un décor de mots vides
Dans un texte de meubles surannés

Le seul personnage véritable
Sera celui qui incarnera
Le point merveilleusement fixe de l'éternité
Au creux des instants fugitifs

Claude Lopez-Ginisty:  Oraga Haru
Photo: Nature Morte aux escargots d'argent ( auteur)