vendredi 19 septembre 2008

Nuit grise





La ville dort
Dans son linceul de nuit et de brouillard
Que grignottent les étoiles avec solennité
Je n'entends même plus le cœur mécanique
De la cathédrale qui égrène les heures

Passe la solitude
Comme une vieille amie
Qu'autrefois j'aimais
Que je déteste à présent
Car ton seul prénom ne peut la conjurer

Je t'aime
Dans ce repli de mon être
Qui songe à toi
Avant de sombrer comme un voilier fou
Dans la grande tourmente fluide
D'une nuit sans rêves

L'amour procède lentement vers le Ciel
Comme ces grands champs de blés blonds
Auquels je songe désolé
Dans les neiges de décembre

Claude Lopez-Ginisty: Le livre de sable et de soleil
Peinture: Van Gogh

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