mercredi 25 juin 2008

Traduction





Dans ce livre de la nature 
Que tu ouvres tous les jours avec tes yeux
Sache comprendre l'indicible
Et aimer l'inattendu

Chaque fleur te parle une langue
Que ton cœur sait déchiffrer
Lorsque tu passes dans ton jardin
Avec l'âme d'un papillon

Chaque herbe folle témoigne 
D'une fantaisie subtile
Le liseron qui étreint tes roses
Est amoureux comme toi de leur parfum

La moindre feuille et l'arbuste le plus menu
Palabrent sans discontinuer
Au gré du vent léger
Qui souffle sur eux comme un baiser

Sois amical avec le chiendent même
Et lorsque tu cueilleras un bouquet
Tu entendras étonné et marri
Le long cri de douleur du saule pleureur

Claude Lopez-Ginisty: (La Maison d'Améthyste)
Photo: Jardin buissonnier de l'auteur

samedi 21 juin 2008

Poème pour les yeux



Le paysage
Qui entre dans mes yeux
Part de mon âme
Dans les mots du poème

の風景
who私の目に入る
私の魂の一部
その詩の言葉を

Het landschap 
die sluit mijn ogen 
deel van mijn ziel 
in de woorden van het gedicht

Ландшафтът 
които влиза очите ми 
част от моята душа 
по думите на стихотворение

Landskabet 
der træder mine øjne 
del af min sjæl 
som det hedder i digtet

इस परिदृश्य 
जो मेरी आंखों में प्रवेश 
मेरी आत्मा का हिस्सा 
इस कविता के शब्दों में

Landskapet 
som går inn i mine øyne 
en del av min sjel 
i ord av diktet

景觀
誰進入我的眼睛
的一部分,我的靈魂
在的話,詩

Maisema 
jotka tulee silmäni 
osa minun sieluni 
vuonna sanat runon

풍경 
내 눈이를 입력 
내 영혼과 운명을 
시의 기간을

El paisaje 
que entra en mis ojos 
parte de mi alma 
en las palabras del poema

Ландшафт 
которые вводит моих глазах 
часть моей души 
в словах стихотворения

Peisajul 
care intră în ochii mei 
o parte din sufletul meu 
În cuvintele poezia

Il paesaggio 
che entra miei occhi 
parte della mia anima 
nelle parole della poesia

Claude Lopez-Ginisty: ( La maison d'Amethyste)
Photo: Jardin( à poèmes) de l'auteur

Couchant


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Lassitude nue
Du temps de l'attente
Quand l'horloge craque
En grignottant les secondes
Et carillonne dans le silence
Le triomphe des heures

Encadré dans la fenêtre
Au loin le paysage est étonné

La plage déserte
Aux dunes immobiles
Sous l'haleine humide du vent
Esquisse un mouvement flou
Avant de mourir 
Sous le glaive sanglant du soleil

Claude Lopez-Ginisty: ( La Maison d'Améthyste)
Photo: Village Chablaisien au crépuscule (auteur)

Voyage immobile



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J'ai voyagé longtemps
Au fil du temps qui passe
J'ai lentement vagabondé
Sur des chemins de traverse
A la recherche d'un havre sûr
Où poser mes rêves et mes nuits

A l'auberge de la nostalgie
Entre étoile soleil et lune
Je n'ai laissé que mes pas
Bientôt effacés par l'oubli

J'ai jeté l'ancre dans mes livres
En débarquant clandestinement
Au port de ma mémoire

Et je suis rentré sans regret
Dans la saison douce amère
Des souvenirs d'automne

J'ai survécu
Avec ses orages clairs
Et ses arcs-en-ciel qui relient
La sûre tendresse du passé
Et l'espérance de l'avenir
Par le fil ténu 
Comme un brin d'herbe
De l'instant qui s'enfuit
Quand je le veux garder.

Claude Lopez-Ginisty: (La maison d'Amethyste)
Photo: Collection de l'auteur/Lutrin

vendredi 20 juin 2008

Passages

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I

Tu ne peux aimer 

Et haïr en même temps

Car nul clair de lune n'est beau

Où se battent et meurent les hommes

( Les Instants Eternels)

II


Fraîcheur de l'herbe
Sous la lune
Clarté douce du soir
Il ne faut pas chercher de mots
Pour le vivre

( Les Instants Eternels)

III
N'aime pas les poètes

Pour la mélancolie

Mais pour l'instant d'émotion

Où l'écho te rapporte leur âme


( Les Instants Eternels)

IV


Lassitude nue
Du temps de l'attente
Quand l'horloge craque
En grignottant les secondes
Et carillonne dans le silence
Le triomphe des heures

Encadré dans la fenêtre
Au loin le paysage est étonné

La plage déserte
Aux dunes immobiles
Sous l'haleine humide du vent
Esquisse un mouvement flou
Avant de mourir 
Sous le glaive sanglant du soleil

( La Maison d'Améthyste)

V

Aime ce que tu crois détester

La pluie et le sol unis 

dans la ferveur de l'orage

Ne s'aiment-ils pas

Combien de jardins

sont nés d'une tempête

( Les Instants Eternels)

VI

Chaque douleur s'abolit

Par une joie

Ma main déchirée par les ronces

Atteint enfin la rose

Que convoitait ma fantaisie

( Les Instants Eternels)

VII

Crois-tu que tu peux apprendre au soleil

A briller en toutes saisons

Alors pourquoi voudrais-tu

Que le monde soit selon ton désir

( Les Instants Eternels)

VIII

Vis ta vie

Quoique modeste

Elle a son importance

Comme ce mince rayon de soleil

Qui fait jaillir les fleurs de l'hiver

( Les Instants Eternels)

Claude Lopez-Ginisty
Photo: Jardin de fleurs et brumes ( auteur)

mercredi 18 juin 2008

Livres

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J'ai lu assez de livres
Pour savoir le goût subtil des mots
Et la saveur étrange du papier

J'ai retrouvé des fragments apocryphes de mon âme
Ailleurs toujours et encore
Je suis devenu le héros de rêves à ma mesure

J'ai vécu les interlignes 
Et la fin étrange des chapitres
Où je me rencontrais
Sous les traits d'inconnus
Qui me ressemblaient

J'ai étrangé tous mes destins
J'ai décelé les pièges anciens
Qui dormaient lentement
Sous le chemin paisible des points de suspension

Comme une fenêtre ouverte sur l'âme
Comme une lucarne sur un monde 
A la texture frêle comme une aile de papillon
J'ai aimé vivre
L'invincible vie du verbe

Je suis livre moi-même
Que feuilettent les ans
Avec le point final et lourd
Et l'éternité sépulcrale 
De la page blanche de la fin.

Claude Lopez-Ginisty(La Maison d'Améthyste)
Photo: Bibliothèque de l'auteur

lundi 16 juin 2008

Certitude du passé



Enfant et bonhomme de neige


Avoir la certitude parme
Que le soir sera amical
Et le matin beau
A rêver en plein jour

Je vois la petite enfance
Qui sourit à mes yeux las
Je suis le pécheur de lune
Qui raccomode la lumière de l'étang

Je sais la saveur suave
De la guimauve sous la langue
Et la morsure douce de la neige
Du bonhomme blanc au nez rouge

Je sais que le bonheur est simple
Un sourire de père et de mère
Un soir tranquille de Noël blanc
Et l'attente des vacances d'été

Je suis le chemin à rebours du cœur
Gris-bleu dans mon regard
Dans la rue je rencontre soudain
Mes huit ans et un cahier d'écolier

J'entends un écho dans mon âme
Et cette voix mince et fragile
Comme un sourire de papier
Me raconte le pays de l'enfance

Dont je suis exilé

Claude Lopez-Ginisty: ( La Maison d'Améthyste) 
Crédit dessin: Hiver

dimanche 15 juin 2008

Musique


La musique céruse le calme du soir
Un air vieux et mélancolique
Comme le visage d'un ami qui pleure
Etend son ombre douce et lente

Il fait bon se souvenir
Des musiques d'autrefois
Des souvenirs valsés
Sur l'orgue trop dur du regret

Il pleut dans ma tête
Loisir fragile ressuscité
Gouttes et chuintements
Qui violonnent le passé
Averses langoureuses 
Dans le matin à venir

O l'ombrelle d'un été
La musique allitée 
Sur un grand lys blanc
Et le sein blanc de la lune
Sous la main tendre d'un nuage

Dis-moi Etre de mon être
Pourquoi sans la musique soudain
Je me découvre nu
Devant le silence triste et heureux
De tous les poèmes

Claude Lopez-Ginisty: ( La Maison d'Améthyste)
Crédit peinture: Enluminure des Cantigas de Santa Maria

vendredi 13 juin 2008

Bol




Bol de porcelaine
Que le rêve a façonné 
Et qui enracine sur la table
la terre l'eau et le feu
dans une harmonie voulue

Le thé infuse le soir
Dans ses vapeurs ambrées
La terre devient berges claires
L'eau se fait lac doré
Et le feu veille dans les cendres du fond
Livrant au palais
les richesses subtiles de goûts exotiques

Claude Lopez-Ginisty:La maison d'Amethyste
Photo: Ginko Tpots

mardi 10 juin 2008

Troisième Jardin

champs-de-coquelicots-04.jpg

XIII

Si vraiment tu crains la mort

Ne cueille plus jamais

La moindre fleur

( Les Instants Eternels)

XIV

Pensées

Racines de mon être 

Dans le réel

Poèmes

Fleurs

( Les Instants Eternels)

XV

Il faut te dire que je t'aime
Pour que soudain
Chaque parole me soit un jardin
Sans la jachère du soir et la brume du matin
Avec ce dernier rayon du soleil
Planté dans mon âme 
comme un glaive de vie

Car je t'aime
Dans la dimension cosmique du monde
Avec tant de lumière dans les yeux
Que mon image et la tienne
Se confondent en mon regard

(Autrelieu)

XVI

Il n'est pas de brèche 

Dans la Vie

Le ciel n'est pas moins bleu

Si tu crois

Que tu es triste

( Les Instants Eternels)

XVII

Sur l'aile du vent
Avec l'haleine douce de la brume automnale
Tu partiras lentement
Léger comme un soupir de cigale
Pur et libre de toutes attaches
Et tu planteras doucement
Tes racines au Ciel

( La Maison d'Amethyste)

XVIII

Ne sois pas austère

As-tu déjà vu la nature

Fermer ses arbres

Au printemps

( Les Instants Eternels)

XIX

Si tu aimes
Que ton amour soit un paysage
Qui ressemble à deux êtres
Et à chacun d'eux

( Les Instants Eternels)

XX

Le jour s'est achevé paisiblement
Dans la lente lassitude du labeur
La nuit fauve des ténèbres 
S'avance doucement
Sur les pas feutrés du sommeil
Qu'apprivoisent les yeux

Les pensées s'apaisent
Et viennent en phalènes incohérentes
Disparaître dans la lumière du soir

A la faveur du repos
Le rêve pourrait fleurir
Dans cette mort provisoire du corps
Qui se voile dans le linceul du lit

(La Maison d'Améthyste)

XXI

L'horloge centenaire
Où s'entassent les ans
Avec pourtant
Cette poussière de l'oubli

( Les Instants Eternels)

Claude Lopez-Ginisty

Crédit Photo: http://www.photo-paysage.com/displayimage.php?pos=-760

dimanche 8 juin 2008

Second Jardin


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VII

N'écoute pas le choc sourd des mots

Qui givrent le drap blanc de la feuille

Les étés déliquescents et l'automne qui vient

Jette donc l'encre et le papier


Il y a des jardins inconnus

Qui prient de leurs doigts lilas

Avec l'amen discret d'un soleil d'araignée

Prends-les d'un regard jardinant

Deviens au rythme clair de la terre

La menthe fleurie

Qui exhale son âme verte

Comme un encens dans le sang du soir


Car le cœur rouge du soleil

Bat la chamade vraie de toutes les agonies

Et le premier rayon du point d'aurore

Soulève chaque jour les paupières du monde


La vie réelle n'existera pas

Sans les yeux de l'âme qui s'émerveille

( Rhapsodie Somniloque)

VIII

L'arbre est vénérable et vieux

qui tient la terre à ses pieds

mais ses mains nues d'automne

tendues vers le ciel

implorent la venue du printemps

( Les Instants Eternels)

IX


Ailleurs
L'herbe dit sa clameur verte
Le jour s'est fait au chant du coq

Mais tu ne connais plus ces simples mystères
Tu parles un langage
Que les autres ne comprennent pas
Et tu leur communiques 
L'indicible ennui de la ville-béton grise

Tu voudrais que l'herbe s'adapte
Et qu'elle démange sous ses doigts menus
Le dos sale des gratte-ciel

Tu rêves l'impossible 
Et tu meurs de ne savoir vivre
Dans les prairies d'asphalte
Aux soleils de néon

Galawdewos: (Rhapsodie Somniloque)

X

Si tu prends la route

Ne te retourne pas

Le paysage que tu laisses

Sera un jour devant toi 

( Les Instants Eternels)

XI

Que la tristesse

Si tu dois la connaître

Soit comme cette pluie

Dont tu sors comme d'un baptême

Face à la paix de l'arc-en-ciel

( Les Instants Eternels)

XII

J'ai choisi le cœur perdu
Qui résiste à la tempête du monde
Et vole dans le silence
Avec cette certitude claire
Du droit d'aimer

Claude Lopez-Ginisty:( Les Instants Eternels)
Photo: Lavandes dans la brume du matin ( auteur)

vendredi 6 juin 2008

Premier jardin


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I

Regarde tout

Avec l'œil omniprésent

Du vent sur le paysage

( Les Instants Eternels)

II

Regarde le paysage

Comme il te voit

Tu le verras comme il te regarde

Tu seras

Le dernier pétale des roses

( Les Instants Eternels)

III

Que ma prière la plus belle

Soit chaque instant

De ma vie devant Toi

( Les Instants Eternels)

IV

Ne crois pas que les choses soient inutiles

Sans l'approbation de ton regard

Le soleil brille aussi

Quand tu ne le vois pas

( Les Instants Eternels)

V

Ne te crois pas unique

Une seule note

N'est pas une symphonie

( Les Instants Eternels)

VI

Ce matin dans l'aube du jardin

Un liseron blanc

s'est marié à la rose

avec ses feuilles folles

et l'araignée leur a offert lumineusement

un collier de perles de rosée

( Les Instants Eternels)

Claude Lopez-Ginisty: Saisons & Sentiments
Photo: Rose-Soleil ( auteur)