VII
N'écoute pas le choc sourd des mots
Qui givrent le drap blanc de la feuille
Les étés déliquescents et l'automne qui vient
Jette donc l'encre et le papier
Il y a des jardins inconnus
Qui prient de leurs doigts lilas
Avec l'amen discret d'un soleil d'araignée
Prends-les d'un regard jardinant
Deviens au rythme clair de la terre
La menthe fleurie
Qui exhale son âme verte
Comme un encens dans le sang du soir
Car le cœur rouge du soleil
Bat la chamade vraie de toutes les agonies
Et le premier rayon du point d'aurore
Soulève chaque jour les paupières du monde
La vie réelle n'existera pas
Sans les yeux de l'âme qui s'émerveille
( Rhapsodie Somniloque)
VIII
L'arbre est vénérable et vieux
qui tient la terre à ses pieds
mais ses mains nues d'automne
tendues vers le ciel
implorent la venue du printemps
( Les Instants Eternels)
IX
Ailleurs
L'herbe dit sa clameur verte
Le jour s'est fait au chant du coq
Mais tu ne connais plus ces simples mystères
Tu parles un langage
Que les autres ne comprennent pas
Et tu leur communiques
L'indicible ennui de la ville-béton grise
Tu voudrais que l'herbe s'adapte
Et qu'elle démange sous ses doigts menus
Le dos sale des gratte-ciel
Tu rêves l'impossible
Et tu meurs de ne savoir vivre
Dans les prairies d'asphalte
Aux soleils de néon
Galawdewos: (Rhapsodie Somniloque)
X
Si tu prends la route
Ne te retourne pas
Le paysage que tu laisses
Sera un jour devant toi
( Les Instants Eternels)
XI
Que la tristesse
Si tu dois la connaître
Soit comme cette pluie
Dont tu sors comme d'un baptême
Face à la paix de l'arc-en-ciel
( Les Instants Eternels)
XII
J'ai choisi le cœur perdu
Qui résiste à la tempête du monde
Et vole dans le silence
Avec cette certitude claire
Du droit d'aimer
Claude Lopez-Ginisty:( Les Instants Eternels)
Photo: Lavandes dans la brume du matin ( auteur)