dimanche 29 janvier 2012

Haïkus de l'arbre


I
Depuis si longtemps
Le pin monte vers l'azur
Qu'il prend pour la mer

II
Lorsque vient l'automne
Se délestant de ses feuilles
Il croit s'envoler

III
Mais son rêve est vain
Il demeure sur terre
Malgré son désir

IV
Seul quelque moineau
Qui nait au nid de ses branches
Lui fait croire au ciel

V
Son âme en fumée
Le quittera un matin
Dans l'âtre d'hiver

VI
Toi dont les racines
Sont engoncées dans la glèbe
Rêve aussi au Ciel

VII
Tes ailes sont là
Qui se meuvent en prière
Vers l'Eden promis

Claude Lopez-Ginisty

samedi 28 janvier 2012

Haïkus d'hiver



I

La brume est entrée
A la lisière du cœur
Et le spleen m'assiège

II

Les arbres aux mains vides
S'agrippent au ciel blafard
Pour voir le soleil

III

Couvrant la colline
Le coton blanc des nuages
Se mêle à la neige

IV

Mordus par la bise
En deuil givré et froidure
Jour et nuit se suivent

V

Et le grand silence
Est l'écho muet et triste
Des beaux jours enfuis

Claude Lopez-Ginisty

jeudi 26 janvier 2012

Haïku de la colline





Colline enneigée 
Il est au bout du sentier
Le Fuji Yama

Claude Lopez-Ginisty

mercredi 25 janvier 2012

Feu


Ami

Ce qui brûle 
devient flamme 
chaleur
et lumière
cela te chauffe le corps un instant
avant de disparaître à jamais

et toi
tu seras un jour
portrait figé
souvenir vague
ou sourire heureux
dans les mémoires 
de ceux qui t'ont connu

mais si jamais
tu disparaissais complètement
dans le cœur des vivants
dans la mémoire
du Dieu ineffable
qui n'attend jamais
que ta flamme
pour que Sa Lumière
soit complète
tu resterais présent 
dans l'Amour

car
ce feu de ta présence
pour Lui
est inextinguible
aux siècles des siècles

Claude Lopez-Ginisty

mardi 24 janvier 2012

Bribe temporelle



Je me livre à présent
que les rides
m'ont paginé

Claude Lopez-Ginisty

lundi 23 janvier 2012

Azur


Elan vers les hauteurs
les arbres tendent leurs mains
avec leur doigts verts de feuilles
comme pour implorer le printemps
et la venue des fleurs

le ciel leur donne bientôt
l'or dérisoire de l'automne
qui les dore avant de les dépouiller

puis soudain
dans l'air glacé
une tempête de papillons blancs
descend sur eux
et les revêt d'albes linceuls
pour le deuil d'hiver

ainsi tes espoirs
sont-ils souvent surpris
par les caprices d'un temps
que tu crois malléable
selon ton imagination fertile

Claude Lopez-Ginisty

dimanche 22 janvier 2012

Haïku du Chat


Mystère des fleurs
Perplexité du félin
Devant le parfum

Claude Lopez-Ginisty
*
(Illustration/Estampe japonaise: 
collection de l'auteur)