CLXXX
Le soleil me salue d'un sourire,
La pluie, sa triste sœur, parle à mon cœur.
CLXXXI
Ma fleur du jour fit tomber ses pétales dans l'oubli.
Dans la soirée, elle mûrit en ce fruit doré du souvenir.
CLXXXII
Je suis comme la route de la nuit écoutant dans le silence les bruits de pas de ses souvenirs.
CLXXXIII
Le ciel du soir est pour moi une fenêtre, une lampe allumée et l'attente sous sa clarté.
CLXXXIV
Celui qui est trop occupé à faire le bien, ne trouve pas le temps d'être bon.
CLXXXV
Je suis le nuage automnal, vidée de sa pluie, voyez ma plénitude dans le champ de riz mûr.
CLXXXVI
Ils haïrent et tuèrent, et les hommes les ont loués.
Mais Dieu, de honte, se hâte de cacher ce souvenir sous l'herbe verte.
CLXXXVII
Les orteils sont des doigts qui ont oublié leur passé.
CLXXXVIII
La ténèbre voyage vers la lumière, mais l'aveuglement se dirige vers la mort.
CLXXXIX
Le chien domestique suspecte l'univers de projeter de lui prendre sa place.
CLXC
Reste calme, ô mon cœur, ne soulève pas ta poussière.
Laisse le monde trouver son chemin jusques en toi.
CLXCI
Avant que celle-ci ne s'élance, l'arc murmure à la flèche: " ta liberté est la mienne."
CLXCII
Femme, dans ton rire tu as la musique de la fontaine de vie.
CLCIII
Un esprit qui n'est que logique est comme un couteau constitué seulement d'une lame.
Il fait saigner la main qui l'utilise.
Rabindranath TAGORE
(Version française Claude Lopez-Ginisty)
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