mardi 15 mars 2011

Rabindranath TAGORE: Jonaki/Oiseaux Errants 148-158


CXLVIII
Des brêches sont laissées dans la vie, à travers lesquelles sourd la triste musique de la mort.

CXLIX
Le monde a ouvert son cœur de lumière dans le matin.
O mon cœur, sors avec ton amour pour le rencontrer.


CL
Mon cœur scintille avec ces feuilles chatoyantes et mon cœur chante au contact de la lumière du soleil; ma vie se réjouit à flotter avec toute chose dans l'azur de l'espace et la noirceur des ténèbres.

CLI
Le grand pouvoir de Dieu est dans la douce brise, non dans la tempête.

CLII
Ceci est un rêve dans lequel les choses sont toutes éparpillées et oppressantes. Je les retrouverai unies en toi quand je m'éveillerai et je serai libéré.

CLIII
" Qui peut se charger de mes tâches?" demande le soleil levant.
" Je ferai ce que je peux, mon Maître," dit la lampe terrestre.

CLIV
En lui arranchant ses pétales, tu ne cueilles point la beauté de la fleur.

CLV
Le silence portera ta voix, comme le nid soutient les oiseaux endormis.

CLVI
Le Grand marche sans crainte avec le Petit.
Le Moyen se tient à distance.

CLVII
La nuit ouvre les fleurs en secrets et permets au jour d'en recevoir les remerciements.

CLVIII
Le pouvoir considère comme de l'ingratitude les cris de douleur de ses victimes.

Rabindranath TAGORE

(Version française Claude Lopez-Ginisty)


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