samedi 18 juin 2011
vendredi 17 juin 2011
In Memoriam A.
Malgré la foule funèbre et noire
Ils partent irrémédiablement seuls
Nos amis morts
Sans offices ni prières
La compagnie des vivants
Les abandonne au bord de la fosse
Une pelletée de terre
Un discours qui sonne faux
Et les futurs défunts repartent
Pour vite oublier cette tristesse
Et s'ancrer dans une vie
Qui finira malgré tout
Dans cette horreur qu'ils fuient
Dans leur enfance lointaine
Ils connaissaient l'école et l'Eglise
La terre et le Ciel
Le monde alors ne s'arrêtait pas
A la béance de glèbe
Qui enferme le cercueil
Dans son linceul brun d'oubli
Il y avait la porte du cœur
Et l'huis merveilleux de l'âme
Qui permettaient l'espérance
Et magnifiaient l'existence
La beauté dérisoire des fleurs
Simule à présent une cérémonie
Mais le Nom Ineffable
Ne sera pas prononcé
Il faut respecter
Le refus obstiné de Dieu
Que manifestent les survivants
Nos lèvres resteront closes
Recouvertes du suaire noir
Du silence des mots
Du mutisme douloureux
Des paroles de la terre et du cœur
Qui montent vers le Ciel
Nous serons muets
Par simple respect
Malgré la clameur orante
Qui déborde de notre âme
Il faut respecter
Le refus obstiné de Dieu
Que manifestent les survivants
Nos lèvres resteront closes
Recouvertes du suaire noir
Du silence des mots
Du mutisme douloureux
Des paroles de la terre et du cœur
Qui montent vers le Ciel
Nous serons muets
Par simple respect
Malgré la clameur orante
Qui déborde de notre âme
Un insondable poids macabre
Plombe les visages
Et emprisonne les pensées
Dans l'horreur du néant à venir
Ce serait infamant à présent
Même au moment où la détresse
Vrille les cœurs d'une douleur lancinante
D'admettre qu'une prière s'impose
L'ami mort s'en va
Lent et immobile à jamais
Dans son pays d'oubli
A l'horizon sans fin de tristesse
De silence pesant
Et de regret
Seigneur Christ miséricordieux
Accorde à nos morts qui T'ont perdu
Dans l'orgueil de la vie
Et la bêtise du monde vain
L'entrée dans Ton Royaume
Reçois pour eux de nos lèvres indignes
Nos prières muettes
Le Psautier de nos larmes
L'encens de nos soupirs
Et accueille-les tendrement
Dans le Sein d'Abraham
Claude Lopez-Ginisty
lundi 6 juin 2011
dimanche 5 juin 2011
沈黙 / Silence
沈黙
Il est plus éloquent
Que les longs discours
Et les vaines palabres
Il parle à tes yeux
A ton cœur
Et à ton âme
Sans affectation
Tu peux le meubler
De tes pensées
Ou de tes espoirs
Insaisissable et transparent
Il ne fait que suggérer l'absence
Et son vide abyssal
Est clameur et fracas
Pour qui entend
L'écho de ce qu'il suggère
J'ai posé le silence
Sur mes lèvres fermées
Et l'on attend mon discours
Malgré ma désertion
Les mots s'estompent
Le paysage est lent
Et il repousse doucement
De toutes ses tourterelles
Le pinceau du poème
Claude Lopez-Ginisty
samedi 4 juin 2011
ページ/しわ/ Pages-rides
Les rides doucement
M'ont paginé
On peut lire ma vie
A visage ouvert
Les strates de soleil
De vent et de pluie
Ont laissé leurs sillons
Sur les traits de mon front
Je ne sais plus vraiment
Voir clairement le passé
Il me semble que certains plis
Sont plus sourires que cicatrices
Si je fais l'effort dérisoire
De les envisager dans leur vérité
Ce n'est jamais l'arbre
Qui cache la forêt
C'est le bruissement des feuilles
Sous le vent doux et calme
Qui raconte la lisière
C'est la langue rêche des branches
Qui évoque soudain
Les sous-bois rêveurs
L'âme légère et bleue
Des troncs devenus bûches
Monte comme en novembre
De l'âtre vers le Ciel
Et le présent est cendres à venir
La neige tombe sur mes tempes
Claude Lopez-Ginisty
lundi 30 mai 2011
破滅 / Ruine
Il ne reste que les murs du château
Le vent s'y engouffre avec délice
Les hiboux le hantent la nuit
Et parfois on croit entendre
Un frôlement du passé
Dans l'espace muet et froid
C'est le temps qui grince
Et se délabre dans le silence
Tandis que l'imagination
S'accrochent aux vieilles pierres
Pour imaginer la splendeur d'antan
Le seul soleil reste éternellement
Présent dans le ciel
Sempiternel œil cyclopéen
Que les larmes de la pluie
Ne chassent qu'un temps
Avant le miracle ineffable
De l'arc-en-ciel
Claude Lopez-Ginisty
mardi 24 mai 2011
花の磁気/ Hésitation des fleurs
Hiver automne été
les arbres hésitent
Dont les fleurs
Et les branches
Et les feuilles
Ne savent plus
Quelles couleurs
Revêtir
Et l'humeur est fantasque
Mélancolie oiseuse
Et nostalgie de neige
Ou attente de l'or estival
L'esprit bourgeonne
Fleur ou fruit
Ou branche morte
Et le matin vient y accrocher
Doucement heureusement
Une toile d'araignée
Qui offre ses perles minuscules
A la rêverie
Claude Lopez-Ginisty
Inscription à :
Articles (Atom)