lundi 30 mai 2011

破滅 / Ruine


Il ne reste que les murs du château
Le vent s'y engouffre avec délice
Les hiboux le hantent la nuit
Et parfois on croit entendre
Un frôlement du passé
Dans l'espace muet et froid

C'est le temps qui grince
Et se délabre dans le silence
Tandis que l'imagination
S'accrochent aux vieilles pierres
Pour imaginer la splendeur d'antan

Le seul soleil reste éternellement
Présent dans le ciel
Sempiternel œil cyclopéen
Que les larmes de la pluie
Ne chassent qu'un temps 
Avant le miracle ineffable
De l'arc-en-ciel

Claude Lopez-Ginisty

mardi 24 mai 2011

花の磁気/ Hésitation des fleurs


Hiver automne été
les arbres hésitent
Dont les fleurs
Et les branches
Et les feuilles
Ne savent plus
Quelles couleurs
Revêtir

Et l'humeur est fantasque
Mélancolie oiseuse
Et nostalgie de neige
Ou attente de l'or estival
L'esprit bourgeonne
Fleur ou fruit
Ou branche morte

Et le matin vient y accrocher
Doucement heureusement
Une toile d'araignée
Qui offre ses perles minuscules
A la rêverie

Claude Lopez-Ginisty

dimanche 22 mai 2011

花が不必要に美しいです


Les fleurs sont inutilement belles
Délicieusement inutiles
Dans le dédale sanglant du monde
Qui poursuit sa descente aux enfers
Et tente d'effacer 
Toute trace de beauté

Ton âme est un jardin
Qu'irise la rosée
Une roseraie d'églantines
Qui rosit le matin
Et neige sur l'herbe du soir
De son sang floral

Parfums fragrances et senteurs
Comme autant d'esprits
Se disputent l'air
Et l'habillent suavement
D'un habit subtil
Qui repousse l'oubli

Ne m'oubliez pas
Dit le myosotis
Au soleil de l'hélianthe
Mais la lune paraît 
Blafarde et si pâle
Que les grillons grésillants
Cessent tous leurs violons

Claude Lopez-Ginisty






samedi 21 mai 2011

スプリンググリーン/ Printemps vert


Pays sage
Simple et doux
Avec ce qu'il faut d'azur
Et de nuages
Pour étoffer les rêves

Les arbres s'élancent
Mains vertes vers le ciel
Les collines moutonnent
Poitrine vernale
Emplie de fleurs

Personne ne gâche
Ce paysage
Avant-garde de l'été
Qui avance sûrement

Claude Lopez-Ginisty

mercredi 18 mai 2011

春の夜 (Haru no yoru/Nuit de Printemps)


Le peigne du vent
a décoiffé les cerisiers
de leur neige florale

La corneille est passée
Dans la mer du ciel
Où le dernier discours du soleil
Narre avec nonchalance
Des chemins de lumière ténue
Qui s'estompent comme la brume

C'est le point du soir
Où le printemps vagabonde
Rassemblant les cliquetis nets
De ses troupeaux de criquets
Avant que la nuit ne jette l'ancre noire
Sur le paysage englouti
Dans l'eau des ténèbres

Claude Lopez-Ginisty