L'automne
A jeté tout son or
Dans la banque du vent
Il a enrichi
Les sentiers et les rues
De sa monnaie dérisoire
Toi qui passe
En crissant
Vois comme la nature est sage
Elle jette l'or
Sous le ciel de septembre
Et laisse ses arbres nus
Dans la vérité
De ce dépouillement
Les squelettes de branches
Sont humains et dérisoires
Mais humbles
De leur tranquille nudité
Tu aurais
Leur belle délicatesse
Et leur austère mais doux aspect
Si tu connaissais toi aussi
L'automne qui enrichit en dépouillant
Mais tu n'as pas de saison
Tu vis dans un monde parallèle
Où la pauvre nature est un décor
Que l'homme façonne et tue
Et que tu ignores superbement
Bientôt les nuages
Sortiront de nos lèvres
Au petit matin
Et nos soirs seront blancs et noirs
Sous la bise neigeuse
Mais dans le temps
Et dans le souvenir
Le moindre rayon de soleil
Chemine déjà dans la sève cachée
Pour revêtir de verdure
La dorure qui s'envolera en fumée
Dans l'air gris du jour
D'un matin d'automne
Claude Lopez-Ginisty: L'autre versant de la vie
Photo: Feuilles d'or sur le Frêne ( auteur)
1 commentaire:
L'automne si somptueux et pourtant dépouillé chante le cheminement de l'homme qui cherche sa lumière. Quelle superbe photo, chatoyante comme un tableau!
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