samedi 31 mai 2014

Ballade de l'hésychie



*

Je sais bien où et en quel lieu
Est la route de l'hésychie
La prière qui mène à Dieu
Et l'oraison qui sanctifie
Quand l'âme inquiète psalmodie
Changeant en soleil les frimas
En élevant ses mélodies
Dans son coin de Ciel ici-bas

L'âme est telle un jardin secret
Où viendra fleurir la prière
Et après la fleur le fruit naît
Comme le Corps au Sanctuaire
Et dans cet Eden retrouvé
Où le doute n'existe pas
La Vie exalte le Mystère
Dans son coin de Ciel ici-bas

Jardinier dans le saint courtil
Ecarte les ronces amères
Laisse le Malin en exil
Avec les âmes en jachères
Et cueille le fruit des prières
Ce don de Grâce délicat
Que nous accorde notre Père
Dans son coin de Ciel ici-bas

Prince Souverain de mon âme
Sur tous mes chemins de Damas
Préserve toujours cette flamme
Dans son coin de Ciel ici-bas

Claude Lopez-Ginisty

vendredi 30 mai 2014

Virelai


Quand passe mélancolie dans mon esprit 
Clouant ciel bleu et gaieté au pilori
Il semble qu'araigne a tissé un linceul

Tout le parfum de mes fleurs soudain périt
La source des chants et des rires tarit
Il semble qu'araigne a tissé un linceul

Le soleil sous les nuages s'est enfui
Et la nuit même aux ténèbres se réduit
Il semble qu'araigne a tissé un linceul

Claude Lopez-Ginisty

jeudi 29 mai 2014

Villanelle


*
J'ai trouvé la source claire
Elle était au fond du bois
Et je connais son mystère

Elle dort sous une pierre
Mais ne chante que pour moi
J'ai trouvé la source claire

Son babillage est sincère
Et le roc en reste coi
Et je connais son mystère

Son miroir me désaltère
Je m'y vois et puis j'y bois
J'ai trouvé la source claire

Le ciel s'y mire en mystère
Car ses nues sont aux abois
Et je connais son mystère

Onde tu es baptistère
Où je renais à la foi
J'ai trouvé la source claire
Et je connais son mystère

Claude Lopez-Ginisty



mercredi 28 mai 2014

Hésychie/ησυχία



*
Ecrivant le vent
J'ai jeté l'encre et la plume
Et la bise vient

Je n'ai rien gardé
Si ce n'est un parfum vif
Sortant des lilas

Une main bien verte
A enfermé les nuages
Et pris le silence

Car ma liberté
Sourd depuis le fond de l'âme
En vers et prières

Celui Qui bénit
Par Sa création Divine
Toute belle chose

M'a fait le don pur
De voir au-delà du monde
La beauté cachée

Et je pérégrine
La tête dans Son Royaume
Et les pieds sur terre

Je connais le prix
De tout émerveillement
Mon âme est ouverte

Tous mes mots Le nomment
Mes silences Le dévoilent
Et mon cœur Le chante

Sous les apparences
Je vois la réalité
Métamorphosée

Car l'éternité
Surgit d'un regard plus pur
Sur ce monde clos

Claude Lopez-Ginisty

mardi 27 mai 2014

春天 / プランタン / Printemps



გაზაფხული
gazap'khouli


Printemps que vous êtes jolis
Avec ancolie et muguet
Avec la rose et les soucis
Et toutes les fleurs de l'herbier

Il n'est collines ni treillis
Qui ne soit vêtu de beauté
Printemps que vous êtes jolis

Buissons qui deviennent maquis
Sous la main du doux mois de mai
Arbres aux mains en espalier
Fleurs dormant encore aux semis
Printemps que vous êtes jolis

Claude Lopez-Ginisty


lundi 26 mai 2014

Poème de Roseline: Un jour l'arbre


UN JOUR,L'ARBRE...


J'ai passé une journée
Avec les arbres.
Nous avons beaucoup parlé
Et partagé
Des poignées de terre,
Des brassées de soleil,
Des goulées d'ombre.
Nous nous sommes découverts
Sœur et frères.


  

Les premiers frissons de l'aube
Courent sur la peau de l'ombre.
Des vapeurs bleues et roses
Enveloppent les arbres.
Ciel et terre se confondent.
   


Premiers conciliabules
Avec les choses éteintes.
  


Le matin a des lumières
Qui butinent la rosée des feuilles
Et des suppléments d'air
Qui revigorent les rameaux.



Une source de cris
Jaillit sur la branche.
Les oiseaux en effervescence
Grignotent les balbutiements du soleil.



Le jour se regarde dans l'arbre.
Il ressemble au bourgeon !
Une promesse d'épanouissement.

  

Aujourd'hui est une fleur de clarté.
Elle s'ouvre petit à petit
Derrière les arbres
Qui soutiennent ses premiers pas
Entre leurs branches de sollicitude.





Passe le temps.
Après midi.
La sève est à l'étal
Et les oiseaux sont calmes
Dans le clapotis végétal.
Une feuille part en voyage
Pour vivre de hasard.


Le bateau dit à l'arbre
Que marée haute suit toujours marée basse.
L'arbre répond au bateau
Que le printemps suit toujours l'hiver
Et ils brodent ensemble l'Espérance.

  

Double sérénité.
Je veux prendre
Ce calme d'arbre qui tremble
Dans le regard de l'eau
Et en tapisser mon âme.

  

La pierre et le bois.
Deux refuges
Qui se façonnent
Sous les doigts du temps
Et chantent de longues histoires
Pour toi
Si tu veux les écouter.

  

Enchevêtrement impénétrable.
Les arbres renchérissent leur ombre.
Apparence hostilité
Et pourtant
Les chemins sont des labyrinthes
Qui mènent au fond du cœur.
La forêt est une auberge immense
Pour ceux qui ont une faim des sens.
Il y pousse des lits de mousse
Réceptacles des couleurs.

  

Bras tendus,
Noirs et nus.
Apparence abandon, solitude.
Où est l'amitié des feuilles ?
Et pourtant en avril
Emménagent mille vies !
Arbre : recueil de poésies.
  


Ecorce, apparence dureté
Et pourtant
Tant de tendresse intérieure,
Tant de tiédeur.
Ils le savent les oiseaux
Qui s'y baignent au chaud.

  

Ramification.
Apparence indecision
Et pourtant
Ferme volonté
De toucher le ciel.
Si l'arbre prend des détours
C'est pour multiplier ses forces
Et ses offrandes d'amour.

  

Le jour vieillit
Et coule ses dernières clartés
Sur les épaules de l'arbre.
Il fait un peu frais.
C'est l'heure de rentrer.



Dans les cendres de l'air,
Les feuilles parlent bas
Avec des airs dévots
Comme dans les églises.
 Le soir s'agenouille.

  
Un baiser orange,
Un baiser triste et doux
Comme un au revoir d'amants.

  

L'arbre n'est plus que cette ombre
Qu'il a des heures durant
Dessiné à ses pieds.
Silhouette d'indifférence
Pour l'oiseau nocturne
Le croisant sans se retourner.

  

Effacer l'apparence.
Nourrir son âme
De souvenir et de rêve.
Ne plus être qu'une ombre bleu marine
Sur le souffle de la nuit.

  


L'arbre tisse
l'ombre et la lumière
pour s'insinuer
toujours plus profond dans la terre,
pour s"élever
toujours plus haut 
dans le ciel.


L'arbre!...
Comme on lui ressemble!

***
Merci à Roseline d'avoir accepté que je reprenne ce poème sur mon blog. Son poème semble avoir pour elle des correspondances avec celui inspiré par les photographies de mon ami Daniel.
Allez voir le blog de Roseline: AU JARDIN DE LA PLUME


***