Le ciel est un mouchoir gris
pour essuyer la pluie fine
sur la campagne
qui verdit
à perte de vue
Les collines
gardent inutilement
leur écharpe de brume
Chaque île verte
dans la grisaille du paysage
est promesse de fleur
Comme une marée d'algues
les collines s'arrachent lentement
au brouillard vaporeux
La route glisse sur l'averse
et les arbres de chaque côté
saluent de leurs mains
pleines de feuilles naissantes
Tout droit
vers l'horizon
à présent gris et morne
il y a l'azur à venir
La main du brouillard
s'appesantit
sur le sommet de la colline
mais la marée verte
avance inexorablement
Comme une flêche
vers la grisaille
une plante menace
de trouer le Ciel
pour chercher l'azur
L'arbre appuie
de toutes ses branches
sur la voûte grise
pour aider le soleil
à sortir de sa cachette
Déjà le brouillard
se fait discret
avec son écharpe de blancheur
Son dernier combat
est comme une caresse de coton
sur des brins d'herbe verts
Un fantôme pâle
auquel ne croit plus
la nature
Une brise d'albe laine
que le soleil
va faire enlever bientôt
une pâleur timide
dernier écho de l'hiver
aux lèvres du temps
Au loin comme un don
la promesse de l'église
qui jaillit de la terre
et va vers le Ciel
Et c'est là
que soudain va se lever
l'Autre Soleil
Celui de l'Eternité
Claude Lopez-Ginisty
sur des Photos
de notre ami et frère
que nous remercions
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Prieten și frate Daniel, vă mulțumesc foarte mult!
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