On descend l'escalier
on va vers la vie nouvelle
et l'âge adulte
il fait beau
un matin d'été splendide
comme ils étaient là-bas
avec la promesse d'une grande chaleur
on ne pouvait pas imaginer
qu'on allait quitter l'innocence
et la beauté de ces paysages
mais le temps s'est fait guerre
attentats et deuils
avant de devenir exil
et nostalgie
que reste-t-il de notre enfance
le souvenir tendre et fragile
des heures tranquilles
et insouciantes
et la douleur triste comme un remords
de ne plus pouvoir retrouver le temps
de cette pureté
que garde
sur l'éternité de papier glacé
une photo jaunie
de notre passé
Claude Lopez-Ginisty